Supports pédagogiques

1857

"Indigeneous races of the earth"

Josiah C. Nott, George R. Gliddon, Indigenous Races of the Earth, 1857.source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Races_and_skulls.png

Clés de compréhension du document

A. Approches possibles du document dans le cadre d’un cours d’histoire
  • Étudier l’émergence et la diffusion du racisme scientifique dans les sociétés occidentales au XIXe siècle, à travers la production de savoirs et d’images pseudo-scientifiques.
  • Interroger le rôle de la science dans les processus de légitimation de la colonisation, et dans la construction de hiérarchies raciales.
  • Analyser une source visuelle comme outil de propagande, en lien avec les représentations racistes qui ont circulé dans les milieux intellectuels européens et américains.
  • Amener les élèves à exercer leur esprit critique face à un document illustratif d’un discours d’autorité, et à déconstruire les biais présents dans les savoirs scientifiques de l’époque.
    B. Contextes du document
    1. Le racisme scientifique du XIXe siècle 

    Au XIXe siècle, plusieurs chercheurs, principalement européens et nord-américains, cherchent à classifier les êtres humains en « races » distinctes, souvent hiérarchisées selon des critères prétendument biologiques. Nott et Gliddon (les auteurs de la gravure) sont des partisans du polygénisme, une théorie selon laquelle les différentes races humaines n’auraient pas une origine commune. Cette idée, qui contredit le récit biblique du monogénisme, trouve un écho particulier dans les États-Unis esclavagistes, car elle permet de justifier l’infériorisation des populations africaines et l’esclavage. La gravure assemble des portraits anthropométriques supposés représentatifs de différents « types raciaux » – une démarche qui prétend à l’objectivité scientifique, mais repose en réalité sur des préjugés culturels et politiques profondément ancrés. Ces travaux participent à une entreprise plus large de légitimation de l’ordre colonial et esclavagiste à travers un habillage scientifique. Certains comme l’Haïtien Anténor Firmin démontre au même moment que ces théories racistes ne reposent sur rien de scientifique, mais il n’est pas écouté.

    C. Points d’attention 
    • Critique des sources : Souligner que ces représentations sont biaisées et reflètent les préjugés de l’époque. Sur cette image, on suggère que « l’Africain » est le chaînon manquant entre le singe et l’Occidental. Il n’y a rien de scientifique dans les démarches utilisées. On manipule les chiffres, on choisit les preuves qui arrangent, etc.
    • Impact sur les sociétés contemporaines : Discuter de l’héritage de ces théories dans les discriminations actuelles. Elles ont permis de justifier la colonisation, mais aujourd’hui, qu’en est-il ? A-t-on suffisamment critiquer ces théories et leur héritage actuel ?
    • Rôle de la science : Analyser comment la science peut être utilisée à des fins idéologiques et l’importance de l’esprit critique.​
    D. Biographies

    E. Pour aller plus loin :