1150 (Burkina Fasso)
Yennenga
La princesse Yennenga, figure légendaire de l’Afrique de l’Ouest, est considérée comme étant l’ancêtre mythique des Mossis, le groupe ethnique majoritaire du Burkina Faso.
Originaire du royaume de Dagomba, dans l’actuel Ghana, elle est la fille du roi Naba Nedega. Guerrière exceptionnelle, Yennenga maîtrise l’équitation, l’arc et les flèches, des compétences rares pour une femme de son époque. Malgré son désir de servir son royaume, son père la protége excessivement, limitant ainsi sa liberté de choisir sa propre voie.
Déterminée à échapper aux restrictions imposées par son père, Yennenga décide de fuir le royaume de Dagomba. Déguisée en homme, elle quitte la cour, incarnant une quête de liberté et défiant les normes établies de son temps. Lors de son périple, elle rencontre Rialé, un chasseur mandingue. Leur rencontre est le point de départ d’une nouvelle dynastie, celle des Mossis, car de leur union nait Ouedraogo, le fondateur du royaume Moogo. Le nom « Ouedraogo », signifiant « étalon mâle » en langue mooré, fait écho à la passion de Yennenga pour l’équitation.
L’histoire de Yennenga est une illustration vivante de courage et de défiance des conventions. Elle représente l’union de deux cultures distinctes, Dagomba et mandingue, pour créer une nouvelle communauté. Vénérée comme la « mère des Mossis », Yennenga est un symbole puissant dans la culture et l’histoire du Burkina Faso, célébrée pour son esprit d’indépendance et sa quête de liberté. Son héritage perdure à travers les statues, les monuments et les récits oraux, rappelant à tous l’importance de la bravoure et de la détermination dans la lutte pour la liberté.
Sources :
- Lenissongui Coulibaly, L’Autorité dans l’Afrique traditionnelle. Etude comparative des Etats Mossi et Ganda, Les Nouvelles éditions africaines, Abidjan, 1983.
- Roger Bila Kabore, La princesse Yennega et autres histoires, Nouvelles Editions africaines-EDICEF, 1983.
- Voir aussi « Yennenga » dans « Femmes, d’Afrique ».