Personnages Historiques

1772 — 1802 (Guadeloupe)

Solitude

Solitude, de son vrai nom Rosalie, est née vers 1772 en Guadeloupe et décédée le 29 novembre 1802 sur la même île. Elle est devenue une figure emblématique de la résistance des esclaves noirs contre le rétablissement de l’esclavage en 1802. À la suite de l’échec du mouvement de résistance dirigé par Louis Delgrès face aux forces coloniales, elle est condamnée à mort à l’âge de 30 ans. 

Malgré une certaine historicité, peu d’informations sont connues sur Solitude. Les détails concernant sa mère, son année de naissance, le sexe de son enfant, ou encore sa condition avant 1794, demeurent inconnus. Les rares éléments disponibles proviennent d’une quinzaine de lignes dans L’Histoire de la Guadeloupe publiée en 1858 par Auguste Lacour, un créole blanc de Guadeloupe. La biographie historique de Solitude est donc extrêmement succincte. 

Son personnage a été redécouvert et popularisé par André Schwarz-Bart, qui a considérablement extrapolé les quelques informations disponibles dans le livre de Lacour pour son roman La Mulâtresse Solitude (1972). Schwarz-Bart a complété ces éléments par des données générales tirées de livres sur la Guadeloupe de l’époque. Les situations décrites, telles que la « pariade » — une pratique consistant à livrer les femmes esclaves aux marins blancs, souvent ivres, avant l’arrivée à quai des navires négriers — sont historiquement avérées. 

Le terme « mulâtresse » est souvent associé à son nom, reflétant le vocabulaire colonial dégradant utilisé pour désigner une personne métisse. Ce terme, péjoratif, employé par les négriers et les colons, évoquait une vision raciste selon laquelle les personnes issues de l’union entre Européens et Africains étaient contre-nature et méprisables. Le mot « mulâtre » dérive de « mulet », un animal stérile, produit de l’accouplement d’un cheval et d’une ânesse, soulignant ainsi la dévalorisation et l’inhumanité perçue des personnes métisses. 

Sources :