Personnages Historiques

1482 — 1505 (Afrique Centrale)

Nzinga Nkuwu - Jean 1er

Le roi Nzinga Nkuwu, manikongo des peuples Kongo, baptisé le 3 mai 1491 sous le nom de Jean Ier du Kongo (portugais : João I do Congo), est le premier roi du royaume du Kongo ayant été converti au catholicisme.

Le roi Nzinga Nkuvu était gouverneur de la province septentrionale (du Nord) de Nsundi et de Nzaza Vumbi (connu sous le nom de “Plateaux batéké” aujourd’hui). Il s’était forgé une grande expérience militaire en luttant sans cesse contre les nziku (tékés). Cela lui permit d’arriver au pouvoir par coup d’Etat quand l’occasion se présenta.

C’est à son époque que l’explorateur portugais Diego Cão arriva à l’embouchure du fleuve Congo en 1482. Il rencontre le roi à Mbanza Kongo et y résida une année. Après ce premier contact, le portugais repartit en laissant quelques soldats sur place et en emportant avec lui des membres de la famille royale kongo. Il les plaça dans des couvents au Portugal où ils étudièrent la langue portugaise, le latin, les mathématiques, les sciences physiques et la théologie durant près de 8 ans. En 1491, il les ramena au Kongo en s’accompagnant de prêtres et de divers artisans. Le roi et sa famille acceptèrent de se faire baptiser le 3 mai 1491.

Nzinga Nkuvu devint ainsi Jean 1er – en hommage à son homologue portugais (Joan)- son épouse prit le nom d’Eléonor et leur fils devint Alphonse (Afonso en portugais). Deux ans plus tard, pour des raisons politiques, notamment au sujet de l’interdiction de la polygamie, il refusa de gouverner son pays selon les principes de la Bible. En effet, sa royauté était fondée sur un certain nombre d’alliances conclues avec des princes issus de l’intérieur du pays ou des alentours qui lui donnaient sœurs et filles en épouses à lui et à sa cour. Se priver de l’influence de ces descendants matrilinéaires, risquait de condamner son royaume à plus ou moins longue échéance. Cette problématique le fragilisa et il mourut sans avoir réussi à rapprocher le camp des notables progressistes chrétiens et celui des conservateurs kongo.

Sources :

  • Antonio De Almeida Mendes, Le baptême portugais du Manikongo, dans L’exploration du monde –  Un autre histoire des Grandes Découvertes, 2019, p.1483-1487
  • Laurent Larcher, L’Eglise en République Démocratique du Congo (encore) face au pouvoir, dans, Notes de l’Ifri, Ifri, mai 2018.