Personnages Historiques

1844 — 1896 (Ethopie, Italie)

Menelik II

Ménélik II est le roi éthiopien qui, lors de la bataille d’Adoua, le 1er mars 1896, réussit à mettre en déroute les soldats italiens. Cette victoire clôt la première guerre italo-éthiopienne, débutée en 1885, et met provisoirement un terme aux ambitions coloniales italiennes en Éthiopie.

Menelik est originaire de la région du Shewa, une province située au sud de l’Éthiopie historique des hauts plateaux – à majorité chrétienne. Héritier du negus du Shewa, Menelik est fait prisonnier et emmené à l’âge de douze ans à la forteresse de Magdala où il grandit à la cour de l’empereur d’Ethiopie Tewodros II. Il s’enfuit à 21 ans pour retourner dans son royaume natal où il est couronné negus du Shewa en 1866.

À la suite du décès de Tewodros II en 1868, Menelik décide d’entreprendre une longue marche vers le trône impérial. Il refuse ainsi de reconnaître le negusse negest Tekle Giyorgis II comme légitime et s’attelle à renverser son successeur Yohannes IV. Mais celui-ci le contraint à se soumettre en 1878.

Limité au contrôle du Shewa, Menelik agrandit son royaume et crée une véritable armée moderne capable de soutenir ses projets impériaux. Il noue des contacts avec des Européens afin d’importer un matériel militaire performant lui donnant une supériorité technologique et facilitant les premières campagnes lancées en 1879. Dix années lui suffisent pour repousser les limites du Shewa aussi loin que l’Arsi, le Kaffa, le pays Welayta et la ville de Harer ; il remporte notamment les batailles de Embabo et Chelenqo.

Après que Johannes IV fut tué en 1889, Menelik est nommé negusse negest (empereur ou roi des rois d’Ethiopie) sous le nom de Menelik II.

En 1889, Menelik II signe le Traité d’Ucciali avec les Italiens qui lui firent un prêt et lui donnèrent des armes. Attaché aux traditions éthiopiennes et intéressé par les technologies occidentales, il adopte une série de réformes économiques, politiques et sociales afin de préparer l’Éthiopie au nouveau siècle. C’est ainsi que les premières écoles publiques et les premiers hôpitaux furent construits et des produits européens apparurent dans la nouvelle capitale Addis-Abeba qu’il fonda en 1886 tandis que le pays se dota d’un chemin de fer.

En 1893, il remboursa l’emprunt italien et dénonça le Traité d’Ucciali, en proposant à la France la concession de la voie ferrée vers la Mer Rouge. En 1896, il remporta une victoire écrasante sur les Italiens à Adoua. Il signa alors le Traité d’Addis Abeba qui vint abolir celui d’Ucciali.

Sources :

  • Paul B. Henze, The reign of Melenik II, dans The ecology of health and disease in Ethiopia, 1993