1844 — 1882 (Soudan Egypte Angleterre)
Mahdi Mohamed Ahmed
Mahdi – de son vrai nom : Mohamed Ahmed – est un Chef politique religieux musulman, fondateur du mouvement Mahdiste et d’un État théocratique sur le territoire du Soudan.
Son destin exceptionnel démarra le 29 juin 1881. Mohamed Ahmed avait alors 36 ans et aurait déclaré être le Mahdi, autrement dit le Sauveur qu’attendent les musulmans. Il souleva les Soudanais en mettant à profit leurs ressentiments à l’égard de l’occupant égyptien.
Les troupes égyptiennes dirigées contre lui se firent battre en dépit de la supériorité de leur armement.
Le 19 janvier 1881, le Mahdi s’empara d’El-Obeid, au sud-ouest de Khartoum, et y établit son quartier général. Sa rébellion religieuse et patriotique fut largement suivie.
Mais, le Mahdi dut faire face à nouvel ennemi : l’Angleterre. En effet, les britanniques qui cherchaient à s’implanter dans la région du Nil venaient de placer l’Égypte sous leur protection. Ils s’engagèrent, sous l’insistance du Khédive Taufik, à envoyer une colonne anglo-égyptienne contre le quartier général du Mahdi.
Les soldats rebelles, qui se dénommaient « fuzzy-wuzzies », subirent une humiliante défaite le 5 novembre 1883. Sur dix mille hommes, il ne resta plus que 250 survivants dont un seul européen.
Le point culminant du mouvement de Mahdi fut la prise de Khartoum le 26 janvier 1885.
Contre l’avis des Égyptiens, le général britannique Gladstone décida qu’il était plus que temps de lâcher le Soudan. Il demanda au lieutenant-colonel Gordon, qui connaissait bien le pays, d’assurer l’évacuation des Égyptiens et des Britanniques retranchés à Khartoum, un camp égyptien devenu capitale de la colonie.
Le Mahdi fonda également un État théocratique au Soudan avec comme capitale Omdourman, où se trouve son tombeau. L’État madhiste survécut à son fondateur sous la direction de Abdallahi Ibn Muhammad jusqu’à sa destruction en 1898 par l’armée britannique.
Sources :
- Iris Seri-Hersh, Nationalisme, impérialisme et pratiques patrimoniales : le cas de la Mahdiyya dans le Soudan post-mahdiste dans, Patriques de patrimoine en Egypte et au Soudan, 2009, p. 329-254.