Le BAQT

Le BAQT est un traité de non-agression conclu entre l’Égypte musulmane et la Nubie chrétienne. Pour maintenir la paix, le royaume nubien s’engage à fournir 360 esclaves par an aux Musulmans. Ce BAQT marque le début de la traite arabe. 

Vingt ans après la mort de Mahomet, en 652, l’Islam est en pleine expansion. Pour maintenir la paix, la Nubie va conclure un traité, le Baqt, avec l’Egypte musulmane. Elle s’engage à fournir 360 esclaves à l’Egypte musulmane en échange de la paix. Toutefois, ce contingent va peu à peu augmenter. En effet, plus les Musulmans conquièrent de territoires, plus ils se sentent en position de force et exige de plus en plus d’esclaves à la Nubie, mais aussi à d’autres territoires. 

Avec cette traite arabo-musulmane promulguée en 652, un nouveau système d’exploitation de l’esclavage fait son apparition développant autour d’un trafic d’êtres humains, un réseau de rabatteurs, fournisseurs, acheteurs, relais et circuits. Le besoin en main d’œuvre augmente du côté musulman et dès lors, des opérations de traite commencent à atteindre des zones reculées de l’expansion musulmane. 

En parallèle de cette traite, l’image du Noir évolue au sein du monde musulman, et il est des plus en plus victime de stéréotypes négatifs censés justifier sa mise en esclavage. Toutefois, rappelons que les Noirs ne sont pas les seuls esclaves que l’on retrouve dans le monde musulman, de nombreux blancs seront également réduits en esclavages.

En 652, le Baqt contraint la Nubie à fournir 360 esclaves annuellement aux Musulmans.

Extraits du Baqt

« Art 2 : Ad Allah ben Sa’ad leur accorde un acte de garantie et un Armistice qui les rend alliés de tous les musulmans (…) Oh ! Peuple de Nubie, vous serez en sécurité sous la protection de Dieu et de son envoyé Muhammad. Nous nous engageons à ne point vous attaquer, à ne susciter contre vous aucune guerre et à ne point faire de razzias dans votre pays, tant que vous serez fidèles à observer les conditions stipulées entre vous et nous dont voici le détail.

Art 5 : Vous livrerez chaque année 360 esclaves des deux sexes qui seront choisis parmi les meilleurs de votre pays et envoyés à l’Imam des musulmans. Tous seront exempts de défauts. On ne présentera ni vieillards décrépis, ni vieilles femmes, ni enfants au-dessous de l’âge de la puberté. Vous les remettrez au gouverneur d’Assouan. » 

Sources :

• La Veronne Chantal de. François Renault, La Traite des Noirs au Proche-Orient médiéval, VIIe-XIVe siècles. Paris, Geuthner, 1989. Dans: Bulletin critique des annales islamologiques, n°8, 1992. pp. 90-91.