Personnages Historiques

1864 — 1965 (Afrique centrale)

La souveraine Ngalifuru

Ngalifuru, souveraine et gardienne des armées des Téké, a eu un énorme pouvoir sur les rois Makoko. Comme le peuple Téké demeure le groupe ethnique du Congo qui, aujourd’hui, perpétue encore les anciennes traditions, Ngalifuru et le Makoko sont toujours considérés avec autant d’estime. Ils forment le lien entre le monde visible et invisible, la force divine et vitale qui fait vivre Nkwe Mbali.

Ngalifuru s’est mariée à 15 ans en tant que seconde épouse avec le roi Illoy I, le chef de la tribu téké de Mbé et le roi des Tékés. En 1879, elle est nommée gardienne du Nkwe Bali, et devient ainsi l’épouse en chef.

En 1880, son mari place son royaume sous la protection de la France en signant un traité avec Pierre Savorgnan de Brazza, dit « traité Makoko ». Le Makoko, poussé par des intérêts commerciaux et par la possibilité d’affaiblir ses rivaux, signe le traité et permet un établissement français à Nkuna sur la rive droite du fleuve Congo ; l’endroit deviendra Brazzaville. Un an plus tard, le chef téké des tribus de la rive gauche, Ngaliema, signe le « traité de l’amitié » avec Henry Morton Stanley, ne se considérant plus soumis au Makoko de Mbé. Il place ainsi la rive droite du fleuve sous la protection de l’Association internationale africaine.

À la mort du roi en 1892, Ngalifuru accède au trône et devient la Souveraine des Tékés. Tel que prévu par la tradition, elle se marie par la suite avec différents rois qui se succédèrent dans la capitale Mbé, mais conserve toujours son pouvoir en tant que souveraine et gardienne des armées.

Durant son règne, Ngalifuru a toujours adopté une attitude coopérative et collaborative à l’égard des colons français. C’est notamment grâce à elle que les Français réussirent à vaincre les troupes nazies dans les déserts africains. En effet, elle décida, suite à une discussion avec le général De Gaule d’envoyer les soldats Tékés pour venir en aide aux soldats français. En récompense à cet engagement militaire, la France lui remit, entre autres, la Légion d’Honneur, les décorations du Bénin et l’Etoile d’Anjouan