Isidore Ndaywel è Nziem, "L'enseignement colonial"
» (…) Mais la « civilisation » passait surtout par les modes de diffusion de l’évangélisation et de l’instruction. (…) Pour les dirigeants de la politique coloniale, l’action du catholicisme représentait une part essentielle de celle-ci, puisqu’elle constituait la seule instance habilitée à véhiculer l’éducation morale par l’instruction. (…) [les missions] assuraient surtout le développement de l’enseignement primaire, au détriment de l’enseignement secondaire. Au-delà, c’est l’enseignement technique et professionnel qui était privilégié. On justifiait cette attitude au moins de deux manières différentes. Pour certains, le Congolais n’avait qu’une intelligence infantile (…), d’autres croyaient par là corriger la tendance à l’arrogance des indigènes. Le rapport sur l’enseignement colonial,(…) affirmait : « La vanité est un des défauts dominants du caractère du Noir. Dès qu’il a un vernis de civilisation, il se croit volontiers l’égal de l’Européen et, comme l’Européen, ne peut travailler de ses mains. »
N’empêche que, malgré son ambiguïté, la politique scolaire du Congo belge conduisit à une alphabétisation record, par rapport aux autres régions d’Afrique subsaharienne.
L’enseignement secondaire, limité au niveau postprimaire par les écoles normales, moyennes et techniques, qui démarra au début du XXe siècle, ne connut son essor véritable qu’après la Seconde Guerre mondiale. »
SOURCE : Isidore NDAYWEL è NZIEM, Nouvelle histoire du Congo. Des origines à la République Démocratique, Bruxelles, Le Cri, 2012, p. 379 – 380.
Biographie : Isidore Ndaywel è Nziem (1944 – …) est un historien congolais, professeur à l’université de Kinshasa.