1960
Décolonisation française en Afrique centrale
Les possessions françaises en Afrique centrale sont réunies au sein d’un espace commun : l’Afrique-Équatoriale française (A-EF) auquel va s’ajouter le Cameroun, allemand puis français après la Première Guerre mondiale. L’un des principaux initiateurs de l’émancipation des territoires français est un haut fonctionnaire colonial noir : Félix Éboué. Il inspire la Conférence de Brazzaville en 1944 qui milite pour l’amélioration des conditions de vie des colonisés, pour la fin des mesures répressives et pour l’association des Africains à la gestion des colonies. De 1945 à 1958, on assiste à une libéralisation du régime colonial, et à une amélioration des conditions de vie et de l’instruction. Une petite bourgeoisie apparait. L’africanisation dans le secteur privé s’accélère. Un chômage important se maintient dans les classes inférieures. La plupart des hommes politiques d’A-EF se veulent français et veulent être traités comme des « Français à part entière ». Les Africains concluent des accords avec des groupes européens locaux qui défendent les intérêts coloniaux. Ces alliances sèment les graines du néo-colonialisme d’après l’indépendance. Le tribalisme est également une idéologie politique efficace dans cet espace. Des partis se revendiquent de telle ou de telle « région ».
En 1956, la loi-cadre Deferre entraine une réflexion quant à la nécessité de maintenir des liens entre les différents territoires d’A-EF. Barthélémy Boganda y est favorable et souhaite mettre en place une république centrafricaine qui pourrait à terme servir le projet panafricaniste. La France s’oppose à ce projet ainsi que le Gabon qui a peur de devoir payer pour les autres régions plus pauvres. Les indépendances des territoires se feront distinctement, au sein des frontières coloniales.
Sources :
- Bat, Jean-Pierre. « Décolonisation et politique française au Congo-Brazzaville (1958-1963). » Dans : Positions de thèses de l’École nationale des chartes (2006).
- Mbani, Méchak Eliezer. « Esquisse de l’inachèvement de la décolonisation en Afrique et au Congo en particulier. » (2019).