Conclusion générale
Germain Kuna Maba Mambuku
Dans Le phénomène Kuluna à Kinshasa, Pages 125-126 (Editions M.E.S)
CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre long périple sur l’occlusion de la sécurité à Kinshasa par les gangsters, dont les actions et le mode de vie constituent aujourd’hui un phénomène social en pleine expansion à Kinshasa, une ville du reste malade de plusieurs maux.
Le gangstérisme est un phénomène social amphigourique aux allures des pousses herbages qui alimente remarquablement le réseau de la violence dans la ville de Kinshasa. Toute observation attentive de l’évolution de la vie sociétale congolaise permet sans moindre effort de cerner la montée en flèche du gangstérisme, un phénomène qui ne date pas d’aujourd’hui mais qui continue à défier sans revêche le système sécuritaire de l’Etat.
Les difficultés avérées qu’éprouve l’Etat, détenteur du monopole de la contrainte physique dans la maîtrise et l’anéantissement du phénomène gangstérisme se justifient par un déficit de volonté politique et de moyens logistiques par rapport à l’ampleur du phénomène décrié ci-haut. Toutefois, nous n’ignorons pas l’engagement qui caractérise le gouvernement central, particulièrement au cours de l’année 2009 dans la lutte contre les gangsters ; mais, beaucoup reste encore à faire.
C’est ainsi que la redynamisation des politiques publiques en matière de la sécurité devient une urgence pour la République Démocratique du Congo afin d’assouvir la frénésie sécuritaire de la population.
Le gangstérisme, ce phénomène social ressemblant aux mauvaises herbes, requiert un sarclage continuel et sans complaisance pour demeurer constamment à l’abri de ses effets funestes. Dès qu’on le laisse faire, il reprend sans surprise ses allures et proportions inquiétantes ; et le contraire, son serrement l’enkystera. De cette façon, notre étude aligne deux propositions de solutions susceptibles de conduire à son anéantissement.
En effet, considérant son ampleur et son enracinement dans l’esprit des jeunes désœuvrés, nous avons prôné dans un premier temps des actions coercitives en vue de désintégrer les structures et de décourager les auteurs du gangstérisme à Kinshasa et partout ailleurs en RDC.
En second lieu, pour être durable, des actions éducatives menant à la reconversion des mentalités sont à engager de façon constante et non éphémère et non sporadique.
Enfin, à ces deux types d’actions devraient s’ajouter des projets de développement capables de créer le bien-être collectif dans la mesure où la spécificité du gangstérisme kinois repose sur un fond de pauvreté et de misère.