1493 — 1528 (Afrique de l'Ouest, Sénégal)
Askia Mohammed
Mamadu Touré, empereur du Songhay, prit le nom d’Askia Mohammed pour fonder la dynastie des Hombori. Il est celui qui pacifia et réorganisa l’Empire Songhay. Il adopta une politique d’islamisation en s’entourant de lettrés originaires de Tombouctou et, une fois son autorité assise, il entrepris le pèlerinage à La Mecque (1496-1497).
Mamadou Touré était le lieutenant de l’empereur Songhay – Soni Ali Ber. À sa mort, il prit le pouvoir grâce au soutien de la faction pro-islamique de son armée et évinça ainsi du trône Sonni Baro (ou Bakara Baa), l’héritier présumé. D’origine Soninké et issu la dynastie Hombori, Mamadou Touré prit alors le titre d’Askia et fonda la dynastie des Askia (qui régna jusqu’en 1592). Il adopta une politique d’islamisation, s’entoura de lettrés originaires de Tombuctu et, une fois que son autorité fut suffisamment assise, il entreprit le pèlerinage à La Mecque (1496-1497).
Askia Mohammed fut, comme Soni Ali Ber, un organisateur fondateur de l’empire Songhay. Imposant son autorité jusqu’au Sénégal, il isola le Mali moribond et battit les Peuls du Fouta-Toro. À l’est, il étendit son pouvoir sur le Dendi et sur une partie du pays Haoussa. Il contrôla les Touareg et s’empara d’Agadès.
Pour contrôler son empire, il le divisa en quatre vice-royautés et plusieurs gouvernorats.
Il constitua une armée de métier formée d’esclaves et de prisonniers de guerre pour assurer le maintien de l’ordre dans tout le pays. Une flottille sur le Niger, axe politico-économique de l’empire, vint compléter son dispositif militaire.
Pour améliorer les rendements de l’agriculture, Askia Mohammed ordonna des travaux d’irrigation le long du Niger et fit venir des jardiniers juifs du Touat. Puis il laissa des commerçants tripolitains s’installer à Tombouctou et à Gao tandis que les salines de Taghaza, qui étaient sous son contrôle, fournirent en sel tout le Soudan. Il unifia finalement les poids et mesures dans tout l’empire.
Mais, malgré cette organisation politique et économique complexe, le Songhay ne réussit à maintenir son unité qu’au prix d’expéditions incessantes jusqu’aux confins de l’empire toujours en révolte. Des populations entières furent massacrées ou emmenées en esclavage par les armées d’Askia. Le Songhay ne résista à ces forces divergentes que grâce à l’efficacité de son organisation militaire.
À sa mort en 1538, il laissa un empire immense mais menacé qui s’effondrera un demi-siècle plus tard.
Sources :
- Nouhou Malio, The epic of Askia Mohammed, 1996.