Supports pédagogiques

1916

Photographie de Paul Panda Farnana dans un camp de prisonniers allemand en 1916

Paul Panda Farnana (2e en bas en partant de la droite) est fait prisonnier à Namur pendant la Première Guerre mondiale et est photographié dans un camp de prisonniers en Allemagne.source: MRAC, H.1966.1.145, photographe inconnu, 1916, Tout droits réservés.

Clés de compréhension du document

A. Approches possibles du document dans le cadre d’un cours d’histoire
  • Utilisation du document pour aborder la situation des Congolais présents en Belgique durant la Première Guerre mondiale ou plus largement.
  • Utilisation du document et du contexte pour aborder les mouvements de migration entre le Congo et l’Europe (Belgique).
  • Utilisation du document pour aborder l’histoire du racisme en Europe.
B. Contextes du document
1. La Première Guerre mondiale

Durant la Première Guerre mondiale, le gouvernement belge refuse d’employer les troupes congolaises en Europe contrairement à la France et à la Grande-Bretagne qui n’hésiteront pas à puiser des centaines de milliers de soldats non européens pour se battre. Ce refus belge vise à éviter de révéler aux populations colonisées la réalité des conditions de vie en Belgique et de préserver le prestige de l’homme blanc. Toutefois, 32 Congolais, présents en Belgique avant la Première Guerre s’engageront dans le conflit volontairement, au sein de l’armée belge. Parmi eux, on retrouve, entre autres, Paul Panda Farnana.

Pour un contexte plus développé :

2. Les Congolais en Belgique jusqu’à la Première Guerre mondiale

Contrairement à d’autres pays colonisateurs, la Belgique a longtemps empêché l’immigration de Congolais sur son territoire pendant la période coloniale. Les premiers Congolais en Belgique sont exposés dans des zoos humains où ils restent pour de courtes périodes, et subissent des traitements dégradants conduisant certains à la mort. D’autres, principalement des garçons, arrivent en tant que boy et accompagnent des Belges. Certains suivent des scolarités plus ou moins approfondies malgré la réticence des autorités. En 1888, L’abbé Van Impe, prêtre du diocèse de Gand, crée « L’Œuvre d’éducation des enfants congolais en Belgique » et de nombreux garçons et filles congolais.es vont être scolarisés et répartis dans des pensionnats belges. Cependant, l’administration de l’EIC met un terme à ce projet en 1900 et la majorité des enfants sont renvoyés au Congo. Quelques Congolais vivent en Belgique de façon permanente dès avant 1914, ce sont souvent d’anciens boys ou d’anciens ouvriers marins, aides cuisiniers, etc. sur les navires reliant Matadi à Anvers et décident de s’installer en Belgique en vivant de petits boulots. Ils ne sont toutefois pas bien perçu par l’opinion public et ne sont pas considérés comme des citoyens belges. 32 Congolais s’engagent volontairement durant la Première Guerre mondiale dans le corps des volontaires congolais de l’armée belge. Certains mourront. Paul Panda Farnana, Joseph Adipanga et Albert Kudjabo seront capturés par les Allemands à Namur et emmenés en Allemagne. Adipanga arrivera à fuir mais Farnana et Kudjabo seront envoyés dans un camp de prisonniers où ils subiront le travail forcé et les humiliations. Après la Guerre, Paul Panda Farnana fondera l’Union congolaise pour venir en aide aux Congolais de Belgique.

C. Biographies

Paul Panda Farnana (1888-1930), est né au Congo à Nzemba et arrive en Belgique très jeune comme boy. Diplômé en sciences agricoles, il travaille comme fonctionnaire pour le Ministère des colonies et participe à plusieurs congrès panafricains. Pendant la Première Guerre mondiale, il se porte volontaire dans l’armée belge, est capturé à Namur et déporté en Allemagne. Après la guerre, il co-fonde l’Union congolaise pour aider les Congolais en Belgique à accéder à l’éducation et à un soutien matériel. Son parcours est exceptionnel, car à l’époque, la Belgique s’opposait fermement à l’immigration et à l’éducation des Congolais, craignant que cela ne mette en péril l’ordre colonial.

Pour un portrait plus développé :

    D. Pour aller plus loin :