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Le Royaume Kongo (XIIIe siècle – XIXe siècle)

Selon des sources portugaises, le royaume du Kongo aurait été fondé au XIIIème siècle. Le souverain mythique serait Nimi a Lukeni. La capitale historique du Kongo : Mbanza-Kongo signifierait « pays de la panthère » ou « arme de jet ».

Ce royaume est fondé sur le commerce. Il a développé l’économie de cueillette (palmier à huile) et grâce à sa bonne connaissance de la métallurgie du fer, le royaume fabrique des armes et outils agricoles très efficaces. Le Kongo doit également sa richesse à la collecte du nzimbou, un coquillage utilisé comme monnaie. Le Kongo fait partie d’un vaste réseau commercial incluant le royaume Lunda entre autres.

Au XVIème siècle, l’armée du Kongo compte près de 100 000 hommes. Toutefois, les armes sont rudimentaires par rapport à celles des Européens. Son influence va au-delà de « ses frontières » reconnues.

En 1482, Diego Cao reconnait les côtes de la région, mais ce n’est qu’en 1483 que les premiers contacts diplomatiques ont lieu entre les Portugais et le mani kongo (roi du Kongo) Nzinga a Nkuwu. Les contacts entre Portugais et Bakongo sont positifs. En 1491, le mani kongo se convertit au christianisme. Désormais, il se fait appeler Joao Ier (Jean Ier). Il demande aux Portugais d’envoyer des missionnaires pour évangéliser son royaume. Avec l’aide des Portugais, il va vaincre les Téké. Vers la fin du règne de Joao 1er, le peuple est mécontent du catholicisme. Il résiste à la nouvelle religion. Dès lors, le roi revient à l’animisme.

Lors de la mort du souverain en 1506, un conflit entre les chrétiens et les adeptes de la religion traditionnelle éclate. Cette lutte est symbolisée par les deux fils du roi : un est catholique et l’autre animiste. Le deuxième monte sur le trône. La guerre civile éclate et Nzinga a Mwemba, le catholique monte sur le trône après en avoir chassé son frère. C’est un nouveau souverain chrétien qui monte sur le trône : Alfonso. Il a le soutien du Portugal. Des jeunes Bakongo sont envoyés au Portugal pour faire des études théologiques. L’un des fils d’Alfonso, don Enrique, va même prononcer un discours en latin devant le pape en 1513. Il rebaptise sa capitale Sao Salvador.

Joao Ier (Jean Ier) est le premier roi catholique du Kongosource: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jean_Roy_de_Congo.jpg

Les bonnes relations entre le royaume du Kongo et le Portugal commencent à se dégrader dès le règne d’Alfonso. En effet, le Portugal se rend compte qu’avec la découverte du Brésil par Cabral (1500), et les Indes par Vasco de Gama (1498-1502), ils possèdent des centres d’intérêts plus rentables que le royaume du Kongo.

Dès lors, les Portugais commencent à demander au mani kongo de lui fournir de la main d’œuvre pour leurs plantations du Brésil. Alfonso refuse de livrer ses propres sujets. Il va essayer d’expulser les trafiquants européens, mais devant la puissance portugaise et à cause d’une partie de son aristocratie qui s’est liée aux trafiquants. Il n’a d’autres choix que de fournir des esclaves capturés chez les peuples voisins. Alfonso échappe à un attentat fomenté par des négociants portugais. Il meurt en 1543. Les voisins du royaume du Kongo (les Yaka) où sont collectés les esclaves se révoltent vers 1569 et le mani kongo Alvaro Ier fait appel aux Portugais pour vaincre la révolte. Le Portugal accepte en échange d’un acte d’allégeance.

Le Kongo devient dès lors un vassal du Portugal. Garcia II (1641-1661) se rapproche des Hollandais lorsqu’ils occupent Luanda dans les années 1640. Il doit ensuite signer un traité de quasi-protectorat avec les Portugais lorsqu’ils reprennent la région. En 1665, lors de la bataille d’Ambouilla, le royaume du Kongo cesse quasiment d’exister. Il vient d’être vaincu par le Portugal. En effet, le roi Antonio Ier avait refusé de dévoiler aux Portugais l’emplacement de ses mines d’or et de cuivre. La tête du souverain est ramenée à Luanda. Les successeurs d’Antonio Ier vont voir leur pouvoir diminuer de plus en plus. La pratique du christianisme chute également.

Sources :

  • Pinçon Bruno, Ngoïe-Ngalla Dominique. L’unité culturelle Kongo à la fin du XIXe siècle. L’apport des études céramologiques. Dans: Cahiers d’études africaines, vol. 30, n°118, 1990. pp. 157-177.
  • de Maret, Pierre, Bernard-Olivier Clist, and Koen Bostoen. « Regards croisés sur le royaume Kongo. » Dans: Une archéologie des provinces septentrionales du royaume Kongo. Archaeopress, 2018. 455-460.